A la suite du botaniste Michel Farille, botaniste éminent, quelques adhérents se sont retrouvés pour découvrir, photographier, cueillir et déguster les plantes sauvages de nos jardins.
Vous trouverez le compte-rendu de nos observations au format PDF (Salades Sauvages.pdf (256Ko)) ou ci-dessous.
Compte-Rendu de la matinée du 26 mars 2010
« A la découverte des salades sauvages de nos jardins » avec Michel FARILLE, botaniste
avec nos remerciements pour cette journée.
Conseil de cueillette :
Ramasser dans des lieux clos, où ne paissent pas d'animaux.
Nettoyer sur place, en enlevant la terre et les vieilles feuilles, mais en gardant les rosettes entières, celles-ci seront découpées (voire triées) après lavage.
Faire tremper dans un gros volume d'eau, puis rincer par deux fois.
En forêt ne rien prendre sur les sentiers à moins de 40 cm du sol.
Achillée millefeuille |
Asteraceae Achillea millefolium |
Les feuilles amères et aromatiques peuvent être utilisées en salade. On prend généralement les plus jeunes feuilles qu'on hache finement comme condiment.
Armoise |
Asteraceae Artemisia verlotiorum |
Les sommets tendres des tiges avec les feuilles terminales ont un goût et une texture agréables. Il faut peler les tiges. Les parties plus âgées de la plante deviennent rapidement amères.
Pâquerette |
Asteraceae Bellis perennis |
Les feuilles sont aromatiques et bonnes dans les salades. On utilise les rosettes jeunes avec les boutons floraux. En salade seules, elles ont un arrière-goût un peu âcre.
Les fleurs peuvent être utilisées dans les plats pour la décoration.
On peut utiliser les boutons/fleurs cuites en omelette
Piloselle |
Asteraceae Hieracium pilosella |
Non comestible, grandes feuilles en rosettes portant des poils.
Porcelle |
Asteraceae Hypochoeris |
Les jeunes rosettes de feuilles forment de très bonnes salades de printemps, elles sont tendres et dénuées d'amertume. La porcelle glabre est sans doute la meilleure.
La plante est très toxique pour les chevaux.
On peut en trouver avec des feuilles non lobées
Séneçon |
Asteraceae Senecio vulgaris |
Non comestible
Laiteron des champs |
Asteraceae Sonchus arvensis |
Les jeunes pousses terminales ou axillaires forment l'une des meilleures salades sauvages. Elles sont tendres et possèdent un goût délicat dénué d'amertume. Il est possible d'utiliser les jeunes pousses toute l'année. Légèrement soporifique.
Sandwich au laiteron :
prendre un bon pain, le tailler en deux à la dimension des pousses de laiteron, tartiner de beurre et garnir de pousses de laiteron, de rondelles de concombre et de fines tranches de fromage, saler.
Potée de laiteron
150 g laiteron
4 pommes de terre
4 petits navets
2 poignées de châtaignes sèches
2 beaux cèpes ou champignons des bois en conserve
3 morceaux de petit salé
thym, laurier, poivre
Faire revenir les laiterons coupés avec un peu de matière grasse, ajouter les autres légumes, couvrir d'eau, ajouter le petit salé, le thym et le laurier. Assaisonner, laisser cuire 1h minimum. La potée est cuite quand les pommes de terre sont en purée, mais une cuisson plus longue la rend plus savoureuse.
Chrysanthème parténium |
Asteraceae Tanacetum parthenium |
Non comestible
Pissenlit officinal |
Asteraceae Taraxacum offinale |
Bien connu de tous les cueilleurs de salades, le pissenlit est recherché toute l'année pour ses jeunes rosettes. Les rosettes plus vieilles font d'excellents légumes cuits.
Les fleurs peuvent être utilisées pour fabriquer une boisson apéritive ou des gelées.
Pissenlits à l'auvergnate :
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éplucher et laver les pissenlits
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couper finement une échalote, mélanger avec de l'huile et du sel, ajouter les pissenlits coupés en morceaux
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faire dorer des champignons de saison dans une poêle avec de l'ail haché
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retirer du feu, ajouter quelques cuillères à soupe de vinaigre
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verser sur les pissenlits et manger immédiatement pour goûter le contraste du froid et du chaud
Bourrache officinale |
Boraginaceae Borago officinalis |
Les feuilles avec le sommet des tiges et les inflorescences sont comestibles crus. Leur goût agréable rappelle nettement le concombre, mais elles sont couvertes de poils qui deviennent bientôt rigides et empêchent d'utiliser les feuilles dans les salades. Les feuilles âgées devront être cuites.
Les fleurs des bourraches bleues et blanches sont appréciées en décoration comestible.
Les jeunes tiges des variétés à fleurs blanches font de très bons gratins, comme les côtes de blettes, en avril.
Gougères vertes de bourrache
300 g feuilles de bourrache
60 g beurre
125 g farine
3 oeufs
100 g fromage
Faire cuire la bourrache 10 minutes à l'eau, égoutter et hacher.
Faire chauffer ¼ litre d'eau avec le beurre. Quand l'eau bout à gros bouillons, jeter d'une seul coup la farine en remuant énergiquement avec un fouet, jusqu'à ce que la pâte obtenue se détache du récipient.
Ajouter les oeufs un à un hors du feu, puis le fromage et la bourrache.
Partager la préparation en petites boules, à disposer sur une plaque beurrée. Piquer chaque gougère d'un petit dé de fromage, faire cuire à four chaud 15 minutes
Myosotis |
Boraginaceae Myosotis |
Non comestible.
On peut à certains stades le confondre avec la mâche, le duvet caractéristique qui recouvre ses feuilles permet de les différencier.
Bourse-à-pasteur |
Brassicaceae (crucifères) Capsella bursa-pastoris |
Les jeunes rosettes des feuilles de printemps sont tendres et d'un goût agréable.
On a utilisé sa racine et ses graines comme épices.
On les mange en Chine et elles forment au Japon une des 7 herbes du printemps traditionnelles, hachées et cuites avec du riz et d'autres plantes sauvages.
Les petites fleurs blanches sont un peu sucrées.
Elle est hémostatique, tonique et diurétique
Cardamine |
Brassicaceae (crucifères) Cardamine hirsuta |
Les feuilles sont bonnes en salade, elles sont généralement poivrées et devront être utilisées avec modération.
On peut garder les jeunes feuilles, l'extrémité des fleurs et supprimer les tiges des fleurs et les plus vieilles feuilles.
Au Japon, on consomme les racines. La racine petite mais charnue de plusieurs variétés locales (dentaires) ont été utilisées comme raifort en Amérique du Nord.
Utilisable en condiment comme du persil.
Campanule à feuilles de pêcher |
Campanulaceae Campanula persicifolia |
Les feuilles des différentes campanules sont comestibles et font d'excellentes salades.
Betterave |
Chenopodiaceae Beta vulgaris |
Les feuilles peuvent être mangées crues ou cuites, il est traditionnel dans le Comté de Nice d'en faire des gnocchi verts (dendeiruols).
Mouron blanc |
Caryophyllaceae Stellaria media |
C'est une plante de base pour les salades sauvages. On la ramasse encore très jeune, elle devient filandreuse en vieillissant.
Il fait partie des 7 plantes de printemps au Japon (Cf. Bourse à Pasteur).
On peut également consommer les minuscules graines.... si on a la patience de les ramasser.
Ne pas confondre avec le mouron à fleurs bleues ou orangées (de la famille des primulaceae), qui bien qu'ayant été consommé autrefois, est considéré aujourd'hui comme toxique.
Velouté de mouron blanc :
3 bonnes poignées de mouron blanc
1 verre de lait
4 pommes de terre
ail, sel, poivre
Faire cuire les pommes de terre, égoutter. Hacher grossièrement les feuilles de mouron, mixer ensemble les pommes de terre, les feuilles crues, ajouter le lait et si nécessaire un peu d'eau pour obtenir un velouté. Saler, poivrer et tenir au chaud sans nouvelle cuisson.
Luzerne d'Arabie |
Fabaceae Medicago arabica |
Non comestible
Lierre terrestre |
Lamiaceae Glechoma hederacea |
Les feuilles possèdent une odeur caractéristique, elles font de bonnes additions aux salades.
Elles fournissent une tisane agréable, on les a utilisées en Europe pour aromatiser la bière jusqu'au 17ème siècle.
Lamier pourpre |
Lamiaceae Lamium purpureum |
Non comestible
Mélisse |
Lamiaceae Melissa officinalis |
Les feuilles et les sommités fleuries ont une odeur citronnée très agréable et peuvent être ajoutées en quantité aux salades pour les parfumer.
Peut être une alternative au basilic sur les salades de tomates.
Elle est parfois nommée citronnelle
Elle est très mellifère, on la plante souvent pour favoriser la production du miel
Oignon |
Liliaceae Allium |
Fritanguitas de pobre
pelures de pommes de terre non traitées à l'antigerme
un gros oignon épluché et finement émincé
4 piments serrano coupé en deux
huile de friture
Garder les pelures de pommes de terre utilisées dans d'autres recettes. Les faire frire à l'huile avec les piments et l'oignon jusqu'à ce qu'ils soient dorés. Saler et utiliser pour emplir des tacos.
Ail des vignes |
Liliaceae Allium vineale |
Caractéristique par son odeur, à utiliser en condiment dans les salades.
Mauve |
Malvaceae Malva sp |
Les mauves, notamment la mauve des forêts (malva sylvestris) est remarquable par sa qualité et sa fréquence. C'est une très bonne plante à salade.
Yaourt vert :
Laver et hacher grossièrement quelques poignées de feuilles de mauve et les mixer avec 3-4 pots de yaourt, une pincée de sel, poivre, paprika ou piment.
Ce yaourt vert peut être utilisé en hors d'oeuve ou en apéritif pour tremper des bâtonnets de légumes crus.
Oseille sauvage |
Polygonacea Rumex sp |
On utilise depuis des temps immémoriaux nos espèces indigènes en salades. Une consommation régulière sur plusieurs mois pourrait empêcher le corps d'absorber le calcium....
Gaspacho à l'oseille :
200g d'oseille
1 concombre
1 poivron
1 tomate
2 gousses d'ail
1 oignon
1 c à soupe d'huile d'olive
½ citron
4 tranches de pain de seigle
Épluchez et couper le concombre en morceau. Coupez tomates et poivron.
Mixez oseille, ail, oignon, huile, citron, les ¾ des cubes de concombre (ajoutez de l'eau si nécessaire). Mettre au frais au moins 2h.
Au moment de servir, frire le pain frotté à l'ail.
Pavot |
Papaveraceae Papaver somniferum |
Les jeunes feuilles peuvent être ajoutées aux salades d'après F. Couplan. Le pavot somnifère est utilisé traditionnellement en Languedoc pour les salades et la rosette de coquelicot peut aussi être consommée.
Les graines ont de multiple usage alimentaire (pâtisserie, boulangerie ...)
Plantain lancéolé |
Plantaginaceae Plantago lanceolata |
Comestible mais pas très goûteux, à réserver pour les temps de disette.
Primevère officinale, coucou |
Primulaceae Primula elatior |
Les feuilles ont un léger goût d'anis et une saveur agréable, un peu piquante. A utiliser pour relever les salades jusqu'à la floraison.
En Angleterre, on fait fermenter les fleurs pour obtenir une boisson alcoolique très appréciée
Ficaire |
Renonculaceae Ficaria verna |
Peut être ajoutée crue aux salades. Croquant et rafraichissant, éventuellement acre dans certaine région.
A récolter jusqu'au début de la floraison, dévient légèrement toxique après.
Alchémille des champs, aphane |
Rosaseae Alchemilla arvensis |
Les jeunes feuilles sont comestibles crues, mais sont relativement astringentes.
Benoîte |
Rosaseae Geum urbanum |
Plante commune, elle a une odeur très nette de clou de girofle. On peut l'employer comme condiment à sa place.
Dans certaines régions, on fait macérer la racine de la benoîte urbaine avec un zeste d'orange pour parfumer le vin.
Avant l'apparition des fleurs, les jeunes feuilles de benoîte urbaine peuvent être ajoutées aux salades.
La geum rivale (benoîte des ruisseaux) a été employée en Amérique du Nord pour préparer un breuvage qui rappellerait le chocolat.
Pimprenelle |
Rosaseae Sanguisorba minor |
Les feuilles ont un goût de concombre agréable et rafraîchissant, bien qu'un peu astringent, on les utilise pour rehausser la salade.
En usage externe, on les emploie pour cicatriser brûlures et plaies.
Gaillet gratteron |
Rubiaceae Galium aparine |
Les jeunes pousses sont comestibles avant que la plante s'imprègne de silice et devienne trop dure.
Les fruits forment l'un des meilleurs succédanés du café : cueillis juste mûrs, lorsque leur couleur passe du vert au brun, et correctement torréfié, leur arôme en est très proche.
Ses longues tiges à crochets ont été utilisées pour filtrer le lait.
Ortie |
Urticaceae Urtica |
Non consommable crue.... mais très appréciée en soupes, gratins....
Pour plus d'informations, nous vous recommandons « Les secrets de l'ortie » de Bernard Bertrand (Coll. Du Terran)
Mâche, doucette |
Valerianaceae Valérianella sp |
Les jeunes plantes sont parmi les meilleures salades sauvages. Leur goût caractéristique, légèrement aromatique et sucré, est très fin.
A ramasser avant la floraison.
Aime les terrains non labourés et laissés nus. On peut favoriser leur apparition en couvrant un carré de terrain d'un couvre-sol (tonte) qui disparaît durant l'hiver.
Bibliographie :
Dans la bibliothèque de Françoise Lombard
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Les secrets de l'ortie – Bernard Bertrand – Ed. Terran – 2001
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Les grands classiques de la cuisine sauvage – Annie-Jeanne et Bernard Bertrand – Ed. Terran – 1999
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Saveurs printanières des fleurs sauvages – Annie-Jeanne et Bernard Bertrand – Ed. Terran – 2002
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La cuisine sauvage des haies et des talus – Annie-Jeanne et Bernard Bertrand – Ed. Terran – 2001
Dans la bibliothèque d'Elisabeth Journolleau & Nicolas Marchand
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Le régal végétal – François Couplan – Ed. Equilibres d'Aujourd'hui – 1990
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La cuisine sauvage – François Couplan – Ed. Debard – 1984
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Les belles vénéneuses – François Couplan - Ed. Equilibres d'Aujourd'hui – 1990
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La cuisine vagabonde – Jean-Philippe Derenne – Ed. Fayard – 1999