Les Pêches

D’après André Leroy

Il faut distinguer :

noyau non adhérent noyau adhérent
peau duveteuse

Pêche, chair molle et fondante

Pavie

,

chair mi-ferme

peau lisse glabre

Nectarine

,

chair mi-ferme

Brugnon

,

chair mi-ferme

La pêche (Persicum) est connue chez les Romains à la fin du règne d’Auguste (avant 14 av. J-C.), dans la Gaule Narbonnaise et Viennaise, on a un « Gallicum » (fruit au noyau adhérent), qui se répandu aux VI° et VIII° siècles en Touraine, Orléanais, Picardie. On sait qu’il en existe plusieurs sortes2.

Il faut attendre le « Grand Herbier en Françoys » (1485 et 1520) pour avoir quelques détails, puis le « Seminarium » de Charles Estienne (1530 et 1540) pour connaître quelques noms et enfin le « Théâtre d’Agriculture et Ménage des Champs » d’Olivier de Serres (1604) qui cite et décrit 12 variétés.

Durant tout le Moyen Âge, les pavies et les brugnons se sont multipliés à l’infini par semis.

Le Lectier, procureur du roi à Orléans en 1628 en possède 27, Merlet, dans son « Abrégé des bons fruits » en 1667, en a 38. Bonnefond affirme qu’il existe plus de 40 variétés différentes, qui fournissent un revenu d’appoint à des dames de grande condition.3

Vers 1635-1650, l’avènement de la culture en espalier permet d’améliorer la culture du pêcher, qui s’étend dans toute la France. Les fruits obtiennent un plus gros volume, de plus belles couleurs, les revenus augmentent. Jusqu’à la révolution, on cherche plus à améliorer la qualité des fruits existants qu’à en obtenir de nouveaux. 34 variétés de pêchers sont transplantés de la pépinière des Chartreux au Jardin des Plantes.

Le XIX° siècle recherche la nouveauté, la manie des semis, des échanges, des importations fait exploser le nombre des variétés, on atteint environ 400, André Leroy appelle à la raison et à la sélection auprès des pépiniéristes, il en décrit seulement 120.

Le pêcher est très commun dans les régions à vigne, chez les prolétaires et les bourgeois4. Les variétés transportables sont expédiées en ville, notamment à Paris, où elles se vendent assez cher. Le record revient aux pêches des Montreuillais, qui sont le comble du luxe.

1) Dictionnaire de Pomologie contenant l’Histoire, la Description, la Figure des fruits anciens et des fruits modernes les plus généralement connus et cultivés. Edité à Angers chez l’auteur, 1867. Tome VI.

2) d’après le capitualire « de Villis », page 16

3) « Le Jardinier français », paru en 1651, Cf. pp. 18-19.

4) Dans les départements ds Bouches-du-Rhône, Corrèze, Dordogne, Drôme, Gard, Gironde, Hérault, Indre-et-Loire, Nord, Var notamment.

 

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